Blanche [narae dreamer]

Il était une fois, en plein hiver, quand les flocons descendaient du ciel comme des plumes et du duvet, une reine qui était assise et cousait devant une fenêtre qui avait un encadrement en bois d'ébène, noir et profond. Et tandis qu'elle cousait négligemment tout en regardant la belle neige au-dehors, la reine se piqua le doigt avec son aiguille et trois petites gouttes de sang tombèrent sur la neige. C'était si beau, ce rouge sur la neige, qu'en le voyant, la reine songea: "Oh! si je pouvais avoir un enfant aussi blanc que la neige, aussi vermeil que le sang et aussi noir de cheveux que l'ébène de cette fenêtre !" Bientôt après, elle eut une petite fille qui était blanche comme la neige, vermeille comme le sang et noire de cheveux comme le bois d'ébène, et Blanche-Neige fut son nom à cause de cela. Mais la reine mourut en la mettant au monde.

Au bout d'un an, le roi prit une autre femme qui était très belle, mais si fière et si orgueilleuse de sa beauté qu'elle ne pouvait supporter qu'une autre la surpassât. Elle possédait un miroir magique avec lequel elle parlait quand elle allait s'y contempler:

Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume
Qui est la femme la plus belle ?

Et le miroir lui répondait:

Vous êtes la plus belle du pays, Madame.

Alors la reine était contente, car elle savait que le miroir disait la vérité.


...


Etait-ce tout à fait la vérité ? Oui et non... Car si la reine, pour garder sa place, avait fait assassiner sa première belle fille par un garde chasse, restait Blanche, la deuxième fille de la reine décédée. La femme avait mis au monde deux filles, mais dès leur plus jeune âge la beauté de Blanche neige avait éclipsé celle de sa sœur, Blanche, aussi leur marâtre n'avait elle jamais fait attention à cette autre demoiselle.
En vérité, Blanche n'était pas belle. Tout juste était elle jolie. Et elle ne souhaitais pas le devenir. Elle avait bien vu ce qui était arrivé à sa frivole de sœur... Aussi avait elle décidé de ne rien faire pour se rendre plus attractive. De toute façon, aucun prince de la région n'oserait s'intéresser à elle, de peur de froisser sa belle mère ...

Blanche supportait bien la situation. Tout juste coquette, elle préférait ses livres aux belles toilettes,. Mais de temps à autre, quand personne ne regardait, elle se rendait au grenier partager avec les objets de son enfance la mélancolie qui l'habitait ...



Parmi toutes ses reliques, elle trouvais sa place...



Elle s'asseyait dans un coin, au milieu des trésors du passé.



Elle jouait avec ses doigts, comme hésitante de déplacer quelque chose autours d'elle.



Le plus souvent, elle finissait par regarder le tableau représentant sa mère au même âge que le sien à présent.



Elle ne le lassait jamais de suivre les courbes de ce visage si doux, si parfait, du bout des doigts.



Mais ce jour là... son coeur se serra.



Peut être pourrait elle être jolie, elle aussi ?



Peut être que si elle osait ...



Nul ne vint lui hurler dessus, nul miroir ne la dénonça.



Donc en fait,même comme ça,elle n'était pas jolie ...



Elle ne se faisait pas d'illusions de toute façon.



Mais pour une fois... Juste cette fois ci...



elle voulu croire que la plus belle du royaume... c'était elle ...

...


... Blanche pouvais enfin se sentir en sécurité. Toute la journée durant, elle avait eu peur que quelqu'un se rende compte de son larcin, mais personne n'était venu la trouver. Elle devait avoir encore quelques heures devant elle...



Le matin même, le chasseur était revenu et avait apporté une grosse boite à la reine. Au vu du sourire ce celle ci, Blanche avait senti les poils se dresser sur sa peau.



Elle devait en avoir le cœur net, aussi avait elle chapardé la précieuse boite dans la salle du trésor du château, où la ville belle mère l'avait enfermée avec joie.



La jubilation de sa belle mère ne laissait rien présager de bon ...



Sa sœur n'avait pas à proprement parler un cœur en or, elle était un peu trop superficielle et narcissique pour ça... Mais elle ne méritait pas le sort que voulais lui réserver la marâtre...



Les mains tremblante,



Le pas mal assuré,



Elle alla s'assoir sur le grand lit qu'elles avaient partagé si longtemps autrefois.



Le cœur battant à tout rompre, elle ouvrit la boite brillante ...



Osant tout juste jeter un coup d'œil à l'intérieur...



Et l'effroi la glaça.



Un cœur encore tiède trônait à l'intérieur... Sertit dans de l'argent.



Elle pleura, encore et encore, sa chère sœur perdue. Elle n'était certes pas parfaite, mais elle l'aimait tellement !



Plusieurs heures passèrent avant qu'elle n'arrive à calmer ses sanglots. Encore abasourdie, elle pris le cœur dans ses bras.



Puisque c'était la seule chose qui lui restait de sa sœur, elle en prendrait soin, plus que tout autre chose.



Sa belle mère ne toucherait plus à ce petit cœur d'argent, puisqu'il n'était pas d'or, elle se le promit.



Et elle s'endormit, serrant contre elle sa sœur, dormant toute les deux dans ce grand lit, comme lorsqu'elles étaient enfants...

.....


Blanche ne savait pas trop que penser ...
Sa belle mère, trop heureuse de la mort de Blanche Neige, avait organisé une grande fête et l'avait forcée, elle, à venir habillée en grande pompe.



Elle se sentait ridicule dans cette tenue froufrouteuse ...



Pour être sure de fuir la fête pour de bon et cuver sa peine, elle s'était cachée dans les sous sols du château.



"Pourquoi caches-tu ton visage ?" Lui demanda une voix sortie de nulle part



"Tu es jolie, c'est du gâchis. "
Blanche trouva l'origine de la voix ...



Et curieuse malgré tout, elle souleva le lourd drap noir...



Pour trouver un joli cadre où une jeune fille semblais dormir.
Elle s'autorisa un sourire. Le tableau était osé mais plutôt charmant.



"Enfin je respire, lui dit le tableau. Assieds toi, ne reste pas plantée comme un arbre !"



surprise, Blanche se laissa tomber sur un siège proche, non sans en déloger le crane qui trainait là.



"Mets toi donc à ton aise, tu as l'air si coincé ... Personne ne te verra ici"



Blanche, ne sachant que trop penser, enleva sa capeline.



Elle se demanda ce que pouvais bien être cet étrange objet qui parlait... Jamais elle n'en avait vu de tel.



"Je suis l'ancien miroir magique de la reine, la devança la créature. Elle m'a jeté ici quand je lui ai dit le fond de ma pensée "



Blanche réalisa soudain... Elle se tenait ... devant un Miroir Magique ! Celui là même qui avait entrainé la mort de sa sœur !